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   Fabienne Wyler
L’expression picturale de Fabienne Wyler nous entraîne au cœur de rythmies, de polyrythmies, de double polyrythmies, à partir d’un module géométrique abstrait, inspiré des sciences mathématiques*, se jouant d’une extrême variance.
Pianiste et compositeur de musique (elle étudie à Genève, Freiburg, Milan, Sienne et auprès de György Ligeti à Hambourg), Fabienne Wyler est artiste-peintre depuis une quinzaine d’années. Ses œuvres, en lien avec ce qui l’a bercée dès son plus jeune âge, la musique, s’envolent comme des notes, en apesanteur, défiant la gravité. Ses formes géométriques, juxtaposées de manière quasi obsessionnelles tissent des chaînes, dans une dynamique étonnante. Elles se déploient, tourbillonnent, se replient, décrivant des formes ouvertes, légères, interrompues de « blanches » musicales, permettant à l’œil un silence, avant de reprendre leur élan. Elles sont parfois comme suspendues sur le papier. Cependant, lorsque l’on regarde l’œuvre dans son ensemble, rien n’est laissé au hasard. Tout semble soigneusement contrôlé, dirigé, orchestré : les tons, les sonorités, les rythmes, les registres, les gammes colorées.
C’est une musique légère qui s’égrène, bien que dans les dernières œuvres, notamment Intermittence VIII, l’occupation de l’espace est dense, approchant l’horror vacui. C’est une concentration intense de micro-modules qui se croisent, se superposent, s’empilent, s’entrecoupent, souvent à la limite de l’équilibre, et d’où émergent, parmi les myriades de petites surfaces colorées, de ténus carrés blancs. Les uns, disposés en cercle, imprègnent à l’œuvre une dynamique rotatoire; des dizaines d’autres, minuscules, se révèlent comme autant de parcelles lumineuses. Un travail ou rythmies, rigueur, désordre, légèreté, obsession, se lient et se délient, comme une partition musicale. Une artiste passionnée ; une passionnante découverte !

Dr Danielle Junod-Sugnaux
Historienne de l’art

Fabienne Wyler vit et travaille à Genève. Le plus grand compositeur du XXe siècle, György Ligeti, dédie sa dernière Etude pour Piano « Canon » (2001) en hommage à l’art visuel de Fabienne Wyler. Nombreuses expositions en Suisse ; (Vevey, Musée Jenish (1999) ; Genève, Musée Rath, 2005), en France (Lyon, Maison de l’Europe, 2006 et Palais des Expositions, 2006)) et ailleurs en Europe (Darmstadt, 2002). Suivie par Jean-Yves Bosseur, directeur de recherche au CNRS (à Paris, il enseigne la musicologie, à Bordeaux la composition), auteur de la préface du catalogue Fabienne Wyler (2006).

*notamment la théorie du « Chaos déterministe » et des « fractales » par le mathématicien
B. Mandelbrot.

Légende de l’œuvre : Intermittence VIII, 2008


Dr.Danielle Junod-Sugnaux


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